
Un grand retour au disque
Les longs mois de pandémie, d’une vie musicale en suspens auront été propices, pour Marc Coppey, tant à l’introspection qu’à la réalisation de nouveaux projets. « Durant cette période d’arrêt et de retour sur soi, l’envie m’est venue de me replonger dans des partitions chères à mon cœur, comme la sonate pour violoncelle seul de Kodaly. Je n’avais que 14 ans et était encore étudiant à Strasbourg, lorsque je l’ai joué pour la première fois. C’est une œuvre essentielle, emblématique qui a révolutionné la technique instrumentale, nous a ouvert le champ des possibles. » confie-t-il. Le violoncelliste décide alors d’en graver sa version et s’associe à de fidèles complices, le pianiste Matan Porat et le violoniste Barnabas Kelemen, pour enregistrer, en septembre 2020 à Berlin, un album entier dédié au compositeur hongrois. Quelques mois plus tard, c’est à Strasbourg que Marc Coppey retrouvait les micros pour un programme de grands concertos romantiques français. « Faire ce disque avec l’orchestre philharmonique de ma ville natale avait, pour moi, une signification particulière. Car c’est à Strasbourg que j’ai découvert, dans mon enfance, ces concertos de Saint-Saëns et de Lalo ». Des pages que le violoncelliste n’a cessé de jouer et dont il sait si bien traduire le souffle, le lyrisme comme l’élégante virtuosité.
Un nouveau départ pour les Musicales de Colmar
C’est une autre casquette qu’il s’apprête à recoiffer, toujours sur ses chères terres alsaciennes : celle de directeur artistique. Après deux éditions annulées, les Musicale de Colmar, dont il assure la programmation depuis plus de quinze ans, retrouveront leur public. « Trois années d’interruption, c’est assez vertigineux, comparable à une mise en péril ! Il nous est donc apparu évident que, pour sa renaissance, cette manifestation devait être repensée. Nous l’avons concentré sur la semaine pascale, alors qu’elle se tenait auparavant à l’Ascension et lui avons donné une nouvelle dimension, plus orchestrale. » Ce festival est aussi, pour le musicien, l’occasion d’entrer en résonance avec son territoire : « Nous rendrons hommage à l’un des plus fameux enfants du pays, Auguste Bartholdi, auteur de la statue de la liberté, nous investirons le musée Unterlinden qui a maintenant la capacité d’accueillir du public et nous célébrerons nos vignes en musique ». Le Prague Philharmonia et l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, sous la direction de son nouveau et brillant directeur musical Aziz Shokhakimov ont répondu à son invitation, comme de grandes figures de la scène internationale, à l’instar du pianiste Bertrand Chamayou. La nouvelle génération sera également particulièrement à l’honneur et lancera les festivités dès le 9 avril. « Mettre en avant la jeunesse qui a tant été éprouvée par la pandémie me paraît essentiel ! » nous dit Marc Coppey.
Aux côtés des jeunes musiciens
La transmission demeure l’une de ses grandes missions. « Enseigner me réjouit, me procure une énergie extraordinaire, m’invite à me remettre en question et à être sans cesse en mouvement ». Professeur au CNSM de Paris, le violoncelliste dispense également ses conseils à travers l’Europe. « Je viens de donner des master classes à Bucarest et m’apprête à le faire à Prague. Profiter de mes concerts à l’étranger pour travailler avec de jeunes musiciens donne une dimension tellement plus exaltante à ma venue dans une ville ! ». Son engagement auprès de la nouvelle génération l’a conduit à s’associer à la toute récente Saline Royale Academy d’Arc et Senans, initiée par Hubert Tassy. Une plateforme web est née dans le prolongement de cette académie dont toutes les master classes sont filmées. « Notre objectif est de présenter, de la façon la plus complète, la diversité de l’enseignement musical à travers tous les instruments. C’est un projet qui me passionne, au sein duquel je suis très investi » avoue-t-il.
Violoncelliste et chef
Après avoir assuré plusieurs années la direction artistique de l’orchestre de chambre « Les solistes de Zagreb », réalisant avec ces musiciens un enregistrement particulièrement remarqué des concertos de Haydn, Marc Coppey collabore aujourd’hui avec différentes phalanges en Europe et au Japon, dirigeant du violoncelle comme de la baguette. Une expérience lui permettant d’élargir ses horizons et de renforcer ses liens avec de grandes institutions européennes, telle la Casa de Musica de Porto où il était récemment en résidence et reviendra la saison prochaine pour diriger l’orchestre national de Porto. « Même si cette activité de chef demeure bien moins intense que celle de violoncelliste, elle n’en est pas moins régulière et me tient particulièrement à cœur ».
Au contact de tous les publics
Le musicien sait aussi sortir des circuits traditionnels pour aller à la rencontre de ceux qui n’ont pas forcément accès au concert. Il vient ainsi de sillonner la France dans le cadre de la grande tournée anniversaire des Concerts de poche, saison musicale initiée par Gisèle Magnan, invitant les plus grands musiciens à jouer pour un public éloigné des institutions culturelles. Car pour Marc Coppey, qui est aussi parrain d’un orchestre à l’école, un artiste ne doit pas oublier que son rôle a également une dimension sociale. « La musique s’adresse à tout le monde, quelque que soit son milieu, elle est là pour nous unir » nous rappelle-t-il. Aussi, développe-t-il, à l’occasion de son festival de Colmar, de nombreuses actions pédagogiques et solidaires auprès des jeunes comme dans les Ehpads et les hôpitaux de la région.

Marc Coppey revisite les grandes pages du violoncelle romantique et moderne.
Des élans passionnés de Saint-Saëns et de Lalo, aux accents révolutionnaires de Kodaly, Marc Coppey célèbre, à travers ses deux nouveaux albums, quelques-uns des plus beaux chefs d’œuvres du répertoire pour violoncelle. D’un côté, la grande école romantique française qui, à la fin du 19ème siècle, donne un nouveau souffle à l’instrument, en exploite les vastes possibilités expressives pour en faire un soliste à part entière. De l’autre côté, un langage résolument moderne, d’une virtuosité extrême, repoussant au plus loin les limites techniques du violoncelle, allant jusqu’à le métamorphoser. Si ces ouvrages appartiennent à des esthétiques bien différentes, ils ont en commun d’être traversés par un puissant souffle de liberté.
C’est avec l’orchestre philharmonique de Strasbourg et John Nelson dont on connait et apprécie les affinités opératiques, que Marc Coppey a choisi de graver les concertos de Lalo et de Saint-Saëns, soulignant ainsi la fibre lyrique voire théâtrale de ces œuvres si chatoyantes. A ces standards, s’ajoute ici une redécouverte que le violoncelliste a tenu à inscrire au programme, comme un clin d’œil à ses racines et à son enfance. Avant de tomber dans l’oubli, les Variations symphoniques du compositeur alsacien Leon Boëllmann ont compté parmi les chevaux de batailles d’illustres violoncellistes français, parmi lesquels Maurice Maréchal dont le premier professeur de Marc Coppey, Jean Deplace, avait été l’élève.
Enregistrer la sonate pour violoncelle seul de Kodaly est l’aboutissement d’une longue et intense fréquentation de cette partition parmi les plus redoutables et les plus fascinantes du répertoire. Une œuvre pour laquelle Marc Coppey a bénéficié des précieux conseils du grand violoncelliste et pédagogue Janos Starker, qui étudia lui-même auprès du compositeur hongrois. Le pianiste Matan Porat et le violoniste Barnabas Kelemen, deux fidèles partenaires et amoureux du répertoire d’Europe centrale se sont joint à lui pour compléter ce programme célébrant un composteur qui aura véritablement bouleversé le langage du violoncelle au début du 20ème siècle.
Label : Audite

FRENCH CELLO
Marc Coppey, cello
Orchestre philharmonique de Strasbourg
John Nelson, conductor
‣ Léon Boëllmann: Variations symphoniques, Op. 23
‣ Camille Saint-Saëns: Cello Concerto No. 1 in A Minor, Op. 33, R. 193
‣ Gabriel Fauré: Élégie, Op. 24
‣ Édouard Lalo: Cello Concerto in D Minor
‣ Camille Saint-Saëns: The Carnival of the Animals, R. 125 XIII. The Swan (Le cygne)
Stream et téléchargement de l’album: play.audite.de/french-cello
Livret : digibooklet-french-cello.pdf

ZOLTÁN KODÁLY,
CHAMBER MUSIC FOR CELLO
Marc Coppey, cello
Barnabás Kelemen, violin
Matan Porat, piano
‣ Zoltán Kodály: Sonata for Solo Cello, Op. 8
‣ Zoltán Kodály: Cello Sonata, Op. 4
‣ Zoltán Kodály: Sonatina for Cello & Piano
‣ Zoltán Kodály: Duo for Violin & Cello, Op. 7
Stream et téléchargement de l’album: play.audite.de/kodaly-cello
Livret : digibooklet-kodaly.pdf
ZOLTÁN KODÁLY,
CHAMBER MUSIC FOR CELLO
Marc Coppey, cello
Barnabás Kelemen, violin
Matan Porat, piano
‣ Zoltán Kodály: Sonata for Solo Cello, Op. 8
‣ Zoltán Kodály: Cello Sonata, Op. 4
‣ Zoltán Kodály: Sonatina for Cello & Piano
‣ Zoltán Kodály: Duo for Violin & Cello, Op. 7
Stream et téléchargement de l’album: play.audite.de/kodaly-cello
Livret : digibooklet-kodaly.pdf